Bern, 12 09 2024
L’UNES a pris connaissance avec déception du résultat du traitement du Message FRI au Conseil des Etats. Notablement, le manque de moyens alloués à la formation ainsi que l’augmentation de la taxe d’étude dans les EPF sont des décisions court-termismes et qui mettent en difficulté le monde de la formation supérieure et vont contre l’égalité des chances.
Ce jeudi 12 septembre 2024, le Conseil des Etats a entériné les arrêtés fédéraux et la proposition de modification de la loi sur les EPF. Plutôt que de suivre l’avis de sa commission, la majorité du Conseil des Etats a préféré suivre le Conseil National, qui demande que les taxes d’études des étudiant-e-s de l’étranger soient au minimum le triple des taxes d’études des étudiant-e-s indigènes. Cette décision ne repose pas sur une compréhension rationnelle de la situation et ne découle que de partis-pris idéologiques. Au détriment du corps estudiantin, les finances des EPFs ne sont que très marginalement améliorées.
Il est également à regretter le refus d’augmenter de 100 millions l’enveloppe dédiée aux EPF et de 207 millions l’enveloppe dédiée aux autres Hautes Ecoles. En raison du renchérissement et de la croissance des effectifs estudiantins, les institutions de formation supérieure sont confrontées à une situation financière tendue et le message FRI pour la période 2024-2028 ne va pas contribuer positivement à un apaisement de la situation. L’UNES regrette amèrement que le report de charge se fasse sur le corps estudiantin via une augmentation de ses contributions.
La décision d’utiliser 75 millions du crédit pour les contributions liées à des projets (CCP) pour les études de médecine est une autre décision très inquiétante. Ce crédit aurait pour conséquence que des projets dans le domaine de l’égalité des chances, de la durabilité mais aussi de la numérisation ne pourraient pas être mis en œuvre. De nombreux projets structurels dépendent du financement de ce crédit.
En raison de ce message, l’UNES et ses sections membres nourrissent une inquiétude certaine quant au respect de l’égalité des chances et de l’accompagnement social des étudiant-e-s avec un faible capital économique. Les institutions de formation supérieure ne peuvent s’atteler correctement aux problématiques à dimension sociale qu’avec un soutien adéquat et proportionné de la part de la Confédération et des Cantons. La formation supérieure a un coût substantiel pour les finances publiques, mais c’est la condition de prestations d’enseignement qui sont de qualité et accessible sans discrimination entre les étudiant-e-s.
La vision de la formation comme une simple charge pour la Confédération ne saurait être une vision d’avenir crédible. Les parlementaires, ainsi que le Conseil Fédéral, n’implémentent qu’une stratégie court-termiste qui conduira à une réduction et une dégradation des prestations de formation si elle reste un mot d’ordre lors des prochaines échéances qui toucheront la stratégie suisse pour la formation supérieure. L’UNES restera très attentive aux prochains déroulements, en particulier à la suite qui sera donnée au rapport Gaillard, qui recommande notamment un doublement, respectivement un quadruplement, de la taxe d’étude pour les étudiant-e-s indigènes et de l’étranger.