Un coup de plus dans la face des étudiant-e-s

Communiqué de presse de l’UNES du 7 mars 2014

Hier, le Conseil national a adopté la motion « EPF. Taxes d’études équitables». La voie est maintenant libre pour une augmentation des taxes d’études dans les deux Ecoles polytechniques fédérales. L’adoption amène une inégalité de traitement pour les étudiant-e-s étrangers/ères, un coup dur de plus pour l’internationalité des hautes écoles suisses. L’Union des étudiant-e-s de Suisse (UNES), l’Association des étudiant-e-s de l’EPF Zurich (VSETH) et l’Association générale des étudiant-e-s de l’EPF Lausanne (AGEPoly) sont profondément déçues de l’irresponsabilité des politiques suisses et appelle le Conseil des Etats à prendre au sérieux la menace que représente la motion.

Alors qu’il a été officialisé la semaine passée que la Suisse était exclue de la participation à Erasmus+ dès le semestre d’automne 2014, une autre mauvaise nouvelle est venue hier les étudiant-e-s : la motion de commission de la CSEC-N intitulée « EPF. Taxes d’études équitables » a été adoptée par une majorité de 99 voix contre 78. La motion permet notamment au Conseil des EPF, sur demande au Conseil fédéral, d’augmenter les taxes d’études au-delà de l’inflation. Les taxes d’études représentent un obstacle financier qui entrave l’égalité des chances dans l’accès à la formation et peut empêcher certain‑e-s étudiant-e-s d’entreprendre des études – et dans ce cas dans les EPF, qui forment la relève tant demandée dans les domaines techniques!

La deuxième exigence de la motion stipule que les taxes d’études, pour les étudiant-e-s dont les parents ne paient pas d’impôts en Suisse, peuvent être jusqu’à trois fois supérieures aux taxes d’études régulières. Cette différenciation des taxes entre les étudiant-e-s est un pur moyen de sélection et le pire qu’on puisse imaginer. Les capacités et les intérêts des étudiant-e-s ne sont alors plus les éléments décisifs pour entreprendre des études mais le portemonnaie de leurs parents ! Nous avons besoin d’étudiant-e-s compétent-e-s, de Suisse et de l’étranger, et non des plus riches.

L’UNES, le VSETH et l’AGEPoly sont très inquièts des développements actuels dans le paysage suisse des hautes écoles. L’adoption de la motion de la CSEC-N par le Conseil national est un signal fort contre l’internationalisation de la formation et contre l’égalité des chances. Les associations d’étudiant-e-s espèrent que le Conseil des Etats comprendra mieux la menace que représente cette motion et fera le bon choix pour l’avenir de la Suisse comme lieu de formation, de recherche et d’innovation.