DOUBLER LES TAXES D’ÉTUDES ?
Un désastre.
Les mesures d’économie prévues par la Confédération touchent durement les étudiant·e·s et le monde académique. Elles entraînent des coupes budgétaires massives dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche, ainsi que le doublement des taxes d’études. Cela met en danger la qualité de la formation et l’égalité des chances dans le système éducatif suisse.
En tant qu’organisation faîtière nationale des associations étudiantes suisses, qui représente les intérêts de plus de 140’000 étudiant·e·s, l’Union des Etudiant·e·s de Suisse (UNES) appelle à l’action afin de préserver un système d’enseignement supérieur équitable et financé par les pouvoirs publics.
Signez notre pétition contre les mesures d’économie dans l’éducation et engagez-vous pour un système de formation fort et équitable.
Signez maintenant !Ensemble dans la rue le 1er octobre pour la manifestation à Berne
L’UNES organise une manifestation nationale le mercredi 1er octobre 2025 à 17h00 sur la Place fédérale à Berne, avec des prises de parole et la remise officielle de la pétition aux décideur·euse·s politiques. Nous vous invitons cordialement, vous et votre organisation, à vous joindre à nous pour donner un signal fort et solidaire. Votre présence compte – pour l’éducation, pour les jeunes, pour notre avenir.
En mars 2024, le Conseil fédéral a chargé un groupe d’expert·e·s d’analyser les finances fédérales et de proposer des mesures pour réduire les dépenses de la Confédération. Ce rapport (« Rapport Gaillard ») a servi de base à un programme d’allégement qui devrait être mis en œuvre dès 2026-2027.
Le Conseil fédéral justifie ce programme par la nécessité de réduire les dépenses et d’assainir les finances de la Confédération conformément aux contraintes du frein à l’endettement.
Le programme d’allégement 2027 prévoit des coupes budgétaires importantes dans plusieurs domaines, dont la formation et la recherche, menaçant la qualité de l’enseignement supérieur et augmentant les coûts pour les étudiant·e·s. Depuis son lancement, plusieurs acteurs de la formation, dont l’UNES, ont exprimé leur opposition et lancé des initiatives de mobilisation.
Le programme prévoit plus de 60 mesures d’économies dans des domaines variés (liste non exhaustive) :
- Coopération internationale
- Prévoyance sociale
- Administration fédérale
- Culture
- Sport
- Routes et transport
- Climat, énergie et environnement
- Agriculture
- Tourisme
- Formation et recherche
Aperçu des mesures pénalisant les étudiant·e·s
- Augmentation du financement par les utilisateur·trice·s des EPF : la contribution fédérale aux EPF sera réduite de 78 millions de CHF dès 2027, ce qui entraînera un doublement des taxes d’études pour les étudiant·e·s de l’EPFL et de l’EPFZ.
- Augmentation du financement par les utilisateur·trice·s des hautes écoles cantonales : la contribution fédérale aux universités et aux hautes écoles sera réduite de 120 millions de CHF dès 2027, ce qui entraînera un doublement des taxes d’études pour les étudiant·e·s.
- Suppression des contributions liées à des projets des hautes écoles : les contributions fédérales aux projets collaboratifs des hautes écoles seront supprimées, ce qui limitera l’accès des étudiant·e·s à certains projets financés par la Confédération.
- Réduction des subventions pour l’encouragement des activités extrascolaires des enfants et des jeunes : les subventions fédérales pour les activités extrascolaires diminueront de 10 %, ce qui réduira l’offre d’activités encadrées pour les étudiant·e·s et jeunes.
Une augmentation des taxes d’études creuse les inégalités sociales en sélectionnant les étudiant·e·s selon le contexte financier plutôt que selon les capacités et la motivation. L’éducation devient ainsi un luxe plutôt qu’un droit fondamental.
En Suisse, le milieu social continue de jouer un rôle déterminant dans l’accès à la formation supérieure. 50 % des étudiant·e·s sont issu·e·s de familles dans lesquelles au moins l’un des parents est titulaire d’un diplôme d’une haute école (OFS, 2024).
Le système de bourses d’études doit déjà être révisé à de nombreux égards et ne peut actuellement pas supporter une augmentation des taxes d’études : de nombreux·euses étudiant·e·s sont refusé·e·s malgré l’augmentation du coût de la vie. Les aides restent trop faibles et inégalement accessibles, en particulier pour les étudiant·e·s étranger·ère·s.
26 % des étudiant·e·s ont fait une demande de bourses/prêts, mais seuls 42 % en bénéficient, et ces aides représentent à peine 4 % de leurs ressources financières (OFS, 2024).
Une augmentation des taxes d’études aggraverait la charge financière des étudiant·e·s, qui seraient contraint·e·s d’augmenter leur taux d’occupation pour couvrir les coûts supplémentaires, au détriment de la qualité de leurs études et de leur santé.
72 % des étudiant·e·s exercent une activité rémunérée, dont 61 % avec un taux d’occupation supérieur à 40 %, ce qui réduit déjà fortement le temps disponible pour leurs études (OFS, 2024).
Une hausse des taxes d’études retarde l’entrée des diplômé·e·s sur le marché du travail, car ils et elles doivent travailler davantage à côté et disposent de moins de temps pour leurs études, ce qui allonge leur parcours académique. Elle prolonge ainsi leur dépendance aux aides publiques et affaiblit leur contribution fiscale. De plus, elle aggrave la pénurie déjà critique de main-d’œuvre qualifiée, notamment dans l’enseignement, l’informatique, la santé et l’ingénierie.
En Suisse, la durée moyenne des études est de 5,7 ans (OFS, 2024). Chaque année supplémentaire retarde l’entrée sur le marché du travail et affaiblit l’économie nationale.
Les mesures d’économie prévues menacent la qualité de l’éducation et de la recherche. Elles risquent de faire fuir talents et étudiant·e·s, affaiblissant la compétitivité de la Suisse à long terme. Dans un pays dépourvu de ressources naturelles, l’éducation reste le principal moteur de l’innovation, du progrès technologique et de la croissance économique.
En 2024, la Suisse occupe la 7ᵉ place mondiale pour les demandes de brevets avec 9 966 brevets déposés (OEB, 2024), devançant ainsi tous les autres pays par rapport à sa population et à sa taille. Ces innovations résultent de la production de connaissances dans les hautes écoles suisses, qui sont responsables de la majeure partie de la recherche fondamentale.
Pour lutter contre les mesures d’allégement budgétaire de la Confédération, l’UNES mène depuis fin 2024 une campagne nationale. Elle regroupe et mobilise les étudiant·e·s de toute la Suisse, informe le public et cherche à influencer les décideur·euse·s politiques.
Parmi ses actions :
- Création d’une Task Force, chargée de l’organisation et de la coordination générale de la campagne.
- Rédaction et publication d’une prise de position et de divers documents d’information.
- Lancement d’une pétition ayant déjà récolté près de 35 000 signatures.
- Campagne d’affichage nationale dans toutes les universités et hautes écoles suisses.
- Campagne en ligne et sur les réseaux sociaux.
- Participation à la procédure de consultation.
- Publication de communiqués de presse après chaque étape clé.
- Collaboration avec divers partis politiques, organisations de jeunesses et groupes d’intérêts.
- Contacts et discussions avec des décideur·euse·s politiques, notamment lors des sessions parlementaires.
- Envoi d’une lettre ouverte à la présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter, et au conseiller fédéral Guy Parmelin.
- Organisation d’une manifestation nationale le 1er octobre 2025 sur la Place fédérale à Berne, avec remise de la pétition.
Comment s’engager ?
Vous pouvez soutenir la campagne en signant la pétition et en partageant l’initiative sur les réseaux et autour de vous. Contactez vos parlementaires nationaux et cantonaux pour leur faire part de vos préoccupations.
Et surtout, rejoignez-nous le 1er octobre à 17h00 à Berne pour la manifestation ! Ensemble, faisons entendre notre voix et engageons-nous pour un système de formation fort et équitable !
Signez la pétition !