Les débats actuels sur les taxes d’études sont peu prometteurs pour les étudiant-e-s. Les décisions d’augmenter les taxes d’études à Berne, à Zurich et à St-Gall, parfois de manière différenciée selon l’origine des étudiant-e-s, en témoignent depuis ces deux dernières années. Ces augmentations renforcent toujours plus l’inégalité de chances dans l’accès à la formation et mènent à une aggravation de la sélection socio-économique.
La décision du Conseil des EPF de la semaine passée ne laisse pas espérer qu’il y aura un tournant. Le Conseil des EPF vient en effet d’abandonner le projet de doubler les taxes d’études de manière globale au profit d’une proposition parlementaire qui, en résumé, veut définir les taxes d’études sur le domicile fiscal des parents des étudiant-e-s, ce qui implique que les taxes, pour les personnes étrangères, pourraient être jusqu’à trois fois plus élevées.
L’argument souvent avancé d’assainir les budgets des hautes écoles ne tient pas: les taxes ne contribuent que de manière minimale aux financements des institutions de la formation (un à deux pourcents). Il ne s’agit donc pas d’un raisonnement financier mais politique: restreindre l’accès à la formation tertiaire – dans le cas actuel des EPF – encore plus pour les personnes venant de l’étranger. On ne peut nier, et ainsi discriminer, aux personnes le droit d’entamer des études avec comme raison qu’elles aient fait une formation antérieure à l’étranger. Ceci est d’autant plus étonnant que la Suisse a dit « oui » à une mobilité importante avec la signature de la déclaration de Bologne.
Les taxes d’études représentent pour les étudiant-e-s une partie importante du budget, et chaque augmentation rend la situation plus difficile. Les taxes d’études bâtissent donc une barrière à la formation, construite avec des éléments économiques. La formation est un bien public, qui doit être financé par les moyens publics, et qui doit donc être accessible indépendamment de la taille du portemonnaie des étudiant-e-s.
Il est temps d’oser placer l’argument de l’augmentation des moyens publics pour les hautes écoles au centre de la discussion et d’arrêter de se laisser se distraire par des arguments peu convaincants et discriminatoires. La formation doit être accessible à tous et à toutes – selon leurs capacités et intérêts.
Annina Grob ist seit Februar 2012 Generalsekretärin des VSS. Sie hat den Master in Sozioökonomie an der Universität Genf im Juni 2012 abgeschlossen.
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