Communiqué de presse de l’UNES du 21 mai 2014
La Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil des Etats (CSEC-E) a recommandé hier le rejet de l’initiative sur les bourses d’études. Presque tous les partis reconnaissent les problèmes du système actuel des bourses d’études mais ne sont pas encore prêts à lutter contre ; ils préfèrent renvoyer cela au Concordat sur les bourses d’études. Or, seule l’initiative sur les bourses d’études de l’Union des étudiant-e-s de Suisse (UNES) permet une égalité dans l’accès à la formation et une réelle harmonisation au niveau fédéral.
Pour de nombreux/ses étudiant-e-s aujourd’hui, l’accès aux examens de maîtrise, aux écoles professionnelles et à la formation universitaire est limité par leurs moyens financiers. Beaucoup de jeunes appartenant à la classe dite moyenne de la population en Suisse ne reçoivent pas de bourse d’études, bien que leur famille n’ait pas les moyens suffisants de les soutenir. Si toutefois ils et elles reçoivent une bourse, cette dernière est souvent trop faible pour couvrir les frais de vie et de formation. Un deuxième problème réside dans les différences entre les cantons. Le montant des bourses, les critères d’octroi ainsi que leur durée sont définis très différemment par chaque canton, de manière arbitraire.
La CSEC-E estime connaître la solution à ces problèmes et a ainsi recommandé l’adoption du contre-projet indirect. Ce dernier prévoit que les subventions fédérales soient accordées uniquement aux cantons qui respectent les conditions du Concordat sur les bourses d’études de la Conférence des directeurs de l’instruction publique (CDIP). Une harmonisation devrait ainsi pouvoir être réalisée avec l’adhésion au Concordat. Le Concordat n’est malheureusement qu’un programme cadre et laisse énormément de marge de manœuvre aux cantons dans son implémentation.
Nous ne pouvons alors pas parler d’une réelle harmonisation. Le Concordat prévoit également un montant minimal de bourse complète à hauteur de 16’000 CHF. Ce montant ne suffit pas, ni maintenant ni dans 20 ans, pour garantir les frais de vie, à savoir le loyer, la nourriture, les assurances maladie, les frais de formation, etc. Le contre-projet n’est alors pas plus qu’une goutte d’eau dans l’océan. Il n’est pas envisageable que l’accès à la formation dépende des moyens financiers, ce d’autant plus en Suisse, pays construit sur la formation, l’innovation et la technologie !
Il est incompréhensible que la CSEC-E ait décidé de recommander le rejet de la motion du Conseil national qui demandait une augmentation des subventions fédérales dans le Message FRI. Les subventions fédérales pour les bourses cantonales ont été continuellement réduites les dernières années. Pour beaucoup de cantons, elles ne représentent ainsi que peu dans les dépenses. Si la motion n’est pas adoptée, il manquera donc un outil important d’incitation à l’harmonisation.
Le Conseil des Etats va traiter l’initiative sur les bourses d’études à la session d’été. Nous espérons que contrairement à sa commission, le Conseil va non seulement reconnaître les problèmes mais également y proposer de vraies solutions. Pour l’UNES, il est clair que l’initiative sur les bourses est la seule solution qui permette de corriger les problèmes du système actuel des bourses d’études. Car la formation, c’est l’avenir !