Le Conseil national a adopté jeudi le message relatif à lʼencouragement de la formation, de la recherche et de lʼinnovation et a choisi la version proposée par le Conseil fédéral. LʼUnion des Étudiant-e-s de Suisse (UNES) est particulièrement déçue par la décision de ne pas augmenter la contribution aux aides à la formation, aides qui stagnent depuis 2008 malgré le nombre croissant dʼétudiant-e-s dans toute la formation tertiaire. En outre, les EPF peuvent maintenant tripler les taxes dʼétudes pour les étudiant-e-s venant de lʼétranger. Lʼégalité des chances, pourtant désignée dans le message FRI comme un des buts principaux de la Confédération et nécessaire pour un développement pérenne de la formation et la recherche, nʼest donc pas garantie pour les étudiant-e-s.
La Commission de la science, de lʼéduction et de la culture du Conseil national sʼest penchée attentivement sur le message FRI 2017-2020 en avril et mai. La grande majorité de la Commission a conclu que les moyens financiers proposés par le Conseil fédéral signifieraient un démantèlement du domaine FRI. Comme la formation et la recherche sont des piliers importants pour la société et lʼéconomie, et que les objectifs du message FRI sont ambitieux, la Commission considérait primordiale lʼaugmentation des moyens financiers dans différents domaines. Le Conseil national a décidé de ne pas suivre la majorité de la Commission et sʼest positionné contre les augmentations dans la formation, la recherche et lʼinnovation. Cette position est particulièrement incompréhensible si lʼon rappelle que la formation est un domaine qui doit payer disproportionnément le prix pour le programme dit « de stabilisation » 2017-2019.
Une proposition de la majorité de la Commission était dʼaugmenter les aides à la formation de 25 millions à 40 millions par an. Le Conseil national nʼa, pour sa part, pas estimé quʼil était important de soutenir les étudiant-e-s ne disposant que de moyens modestes. De fait, le message FRI est la plateforme idéale pour soutenir les efforts dʼharmonisation des cantons dans le domaine des bourses dʼétudes. Puisque depuis cette année que les cantons adhérant à la plupart des points du concordat intercantonal sur les bourses dʼétudes reçoivent des contributions de la fédération, une nette augmentation de ces dernières donnerait un signal fort pour lʼharmonisation. Cette proposition dʼaugmentation était dʼailleurs soutenue par le Conseil national lors des débats sur lʼinitiative sur les bourses dʼétudes, avec également lʼidée stratégique quʼune augmentation des contributions de la Confédération seraient une mesure dʼincitation efficace à signer le concordat intercantonal. Des promesses qui se sont finalement avérées non tenues, lorsque les parlementaires ont repris le débat.
Concernant les EPF, une tentative pour as surer la transparence quant aux fonds tiers a été nettement rejetée. LʼUNES demande aussi cette transparence pour les hautes écoles, afin de vérifier lʼinfluence que les fonds tiers peuvent avoir sur la recherche et lʼenseignement. Cette modification de la loi nʼa donc pas été acceptée, mais une nouveauté problématique est passée : les EPF peuvent maintenant tripler les taxes dʼétudes pour les étudiant-e-s venant de lʼétranger. Cette inégalité est déconcertante, car les étudiant-e-s de Suisse ne payent pas des taxes supplémentaires quand ils ou elles étudient à lʼétranger. Dans le contexte actuel, cette modification envoie un signal très négatif aux autres pays. De plus, les taxes dʼétudes ne forment quʼune petite partie du budget dʼune haute école; une augmentation leur apporte donc peu mais pénalise en même temps fortement les étudiant-e-s et mène à une plus grande sélection, avec comme critère les différentes situations financières. Même le Conseil des EPF sʼest prononcé contre ce changement. LʼUNES demande donc maintenant au Conseil des EPF de rester fidèle à sa ligne et de ne pas faire usage de cette possibilité de traiter les étudiant-e-s de lʼétranger et de la Suisse dʼune façon inéquitable.
Le message FRI reprend encore deux domaines fondamentaux de la formation tertiaire : la formation professionnelle supérieure ainsi que la formation en médecine humaine. La formation professionnelle supérieure a besoin de soutien financier pour se développer dans le système éducatif dual suisse, qui doit être renforcé. Mais les belles paroles ont eu raison de ces projets et malgré la reconnaissance de lʼimportance de ce secteur, les moyens financiers mis à disposition ne sont pas à la hauteur. Un autre domaine important est lʼaugmentation des
diplômes en médecine humaine pour répondre au manque de médecins en Suisse. 100 millions ont été accordés pour ce projet. Bien que lʼUNES salue cet investissement, elle renvoie tout de même à la prise de position de la Swiss Medical Studentsʼ Association (swimsa), qui attire lʼattention sur le fait quʼune augmentation des places dʼétudes en médecine nʼimplique pas uniquement des moyens financiers mais également des réflexions quant à la qualité de cette formation.
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Gabriela Lüthi
CP Exécute froidement la formation