Le prochain round dans la débâcle des taxes d’études

L’UNES est consternée par la discussion qui vient d’être lancée sur l’augmentation des taxes d’études pour les étudiant-e-s étrangers/ères. La Suisse est tenue de préserver l’égalité de traitement entre les étudiant-e-s et l’accès aux études supérieures en fonction des intérêts et des aptitudes des étudiant-e-s. Les augmentations de taxes d’études vont à l’encontre de ces principes et conduisent à une sélection socio-économique inacceptable.

Comme publié hier sur son site internet, le Conseil des EPF a suspendu le débat en cours sur l’augmentation des taxes d’études. Si les étudiant-e-s saluent ce pas, ils ont un doute sur sa motivation : La nouvelle offensive, sous la forme d’une initiative parlementaire, veut une définition des taxes d’études en fonction du domicile fiscal. Pour les étudiant-e-s domicilié-e-s fiscalement en Suisse, cela signifie un ajustement sur l’inflation, mais pour les étudiant-e-s étrangers/ères, les taxes d’études peuvent atteindre le triple du montant actuel.

L’UNES se positionne avec véhémence contre cette proposition discriminatoire. La Suisse s’est engagée, avec un accord bilatéral, à offrir un accès à la formation tertiaire pour toutes et tous et sous les mêmes conditions.

La formation nécessite une approche et une vision globales. Il semblerait que la plupart des partis et des signataires d’une nouvelle initiative parlementaire les aient un peu perdues. La sélection socio-économique comme obstacle à l’accès à la formation est inacceptable. Les taxes d’études en soi et les taxes d’études spécifiquement orientées sur l’origine des étudiant-e-s renforcent ce mécanisme de sélection : elles ne peuvent donc pas être tolérées. L’UNES critique depuis longtemps les discours cantonaux et nationaux en matière de politique de la formation qui visent à augmenter les taxes d’études. «Les augmentations des taxes d’études ne conduisent pas à une augmentation significative du budget des hautes écoles. Pour les étudiant-e-s, au contraire, cela peut représenter un obstacle financier insurmontable.» relève Annina Grob, secrétaire générale de l’UNES. « La discussion sur le financement de la formation doit donc viser à une augmentation des investissements publics, et les mesures d’austérité dans le secteur de la formation doivent cesser» continue Grob.

Une approche globale exige non seulement l’égalité de traitement entre les étudiant-e-s, mais également des mesures de prévention contre une sélection socio-économique. Elle comprend deux conditions fondamentales. Premièrement, les étudiant-e-s doivent choisir leur formation selon leurs aptitudes et leurs envies, et être formé‑e‑s. Deuxièmement, grâce à cela, la Suisse est un pays dont la formation constitue la principale force. Cela lui permet de produire de l’innovation, qui participe à la prospérité même de la Suisse.

Il est donc plus que surprenant que les mesures proposées conduisent à des restrictions d’accès à des hautes écoles dont les points forts se situent justement dans les domaines des mathématiques, de l’informatique, des sciences naturelles et de la technique.

Pour l’UNES, il ressort clairement, après les motifs exposés ci-dessus, que l’initiative parlementaire n’est pas efficace et doit être rejetée. Le Parlement doit plutôt mener une discussion approfondie sur un financement public durable de notre système de formation, visant à promouvoir la Suisse comme un lieu fort de formation.

L’UNES demande à ce qu’un terme soit enfin mis à la débâcle de l’augmentation des taxes d’études et que les parlements et les gouvernements cantonaux et nationaux prennent enfin conscience de leurs responsabilités envers la société suisse.

Contre toute discrimination socio-économique dans les hautes écoles – parce que l’éducation crée l’avenir!